L’Association Française pour l’Etude du Quaternaire – Comité National Français de l’INQUA décerne tous les deux ans un prix d’un montant de 500 euros destiné à récompenser une thèse d’excellente qualité soutenue dans une université ou un organisme habilité français ou étranger et concernant des travaux sur le Quaternaire.
Ce prix rend hommage depuis 2020 à Franck Bourdier (1910-1985), internationalement connu pour ses travaux sur le Quaternaire de la vallée du Rhône et du Bassin Parisien, ancien directeur du Laboratoire de Géologie du Quaternaire et Préhistoire de l’EPHE et président de l’AFEQ de 1972 à 1974.
Ce prix est ouvert à tout jeune chercheur français ou étranger issu d’un établissement français ou jeune chercheur français issu d’un établissement étranger et non titulaire d’un poste à durée indéterminée au moment de l’appel à candidature. Les postulants doivent avoir soutenu une thèse en langue française ou anglaise et obtenu le grade de docteur dans les deux années précédant la date limite de dépôt du dossier de candidature. Ils doivent être membres de l’association et à jour de leur cotisation.
Le jury est constitué par les membres du Conseil d’Administration de l’association qui sollicite pour chaque thèse un rapporteur extérieur au CA. La décision prise par le jury est souveraine et sans appel. Le prix est décerné à l’occasion des colloques « Q ». Le lauréat s’engage à faire une présentation de son travail lors du colloque.
Le prochain prix de thèse Franck Bourdier sera remis en mars 2024 lors du colloque Quaternaire Q14 à Rennes. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 1er novembre 2023. Sont éligibles les thèses soutenues entre le 1er novembre 2021 et le 31 octobre 2023.
Le dossier de candidature est constitué de :
− la thèse en format pdf
− 1 résumé de la thèse qui sera publié dans la revue Quaternaire après validation du comité de rédaction (max 2 pages, avec 1 ou 2 figures).
− les rapports de rapporteurs
− 1 bref curriculum vitae
− une liste des publications
− au maximum 2 publications parmi les plus significatives en format pdf.
Les fichiers transmis devront être explicites dans leurs intitulés (ex : NOM_CV).
Les dossiers de candidature doivent être adressés au secrétariat de l’AFEQ – CNF INQUA : afeq.secretariat@gmail.com
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Liste des lauréats
Lauréat 2024
Le prix de thèse AFEQ – CNF INQUA 2024 a été décerné à Anaïs Vignoles pour son travail intitulé : “Trajectoires technologiques et dynamiques de niches éco-culturelles du Gravettien moyen au Gravettien récent en France”. Elle a soutenu sa thèse en 2021 à l’Université de Bordeaux, sous la direction de William Banks (UMR 5199 PACEA) et Laurent Klaric (UMR 7055 PréTech). Le manuscrit et annexes, ainsi que les données et scripts, sont librement accessibles en ligne.

La thèse d’Anaïs Vignoles porte sur les technologies lithiques gravettiennes en France et leur variabilité chrono-géographique en lien avec différents facteurs environnementaux et culturels. Ce travail se focalise plus particulièrement sur la transition entre le Gravettien moyen (32-28.5 ka cal BP), caractérisé par deux facies culturels (Noaillien et Rayssien), et le Gravettien récent (28.5-26.5 ka cal BP) en France. Cette transition est marquée à la fois par un changement technologique et une modification du territoire occupé, et est contemporaine d’une période de forte instabilité climatique. Mais la relation directe entre changement culturel et changement environnemental est souvent difficile à mettre en évidence, et cette question reste souvent largement débattue et difficile à caractériser.
Pour tenter de répondre à cette question, Anaïs Vignoles a synthétisé les données archéologiques disponibles pour ces périodes, a elle-même étudié des assemblages lithiques de plusieurs sites, et a appliqué la méthode de la modélisation de niches éco-culturelles (e.g., Banks et al. 2006).
Ce travail a ainsi permis de confirmer certaines hypothèses précédemment avancées, comme une différence de trajectoire culturelle marquée de part et d’autre de l’axe Garonne-Ariège pour le Gravettien moyen, entre le piedmont pyrénéen (caractérisé uniquement par le Noaillien), et les régions au nord de la Garonne (où le Noaillien et le Rayssien sont tous les deux présents). Il existe ensuite une rupture culturelle et chronologique nette avec le Gravettien récent. Mais ce travail a surtout permis de démontrer pour la première fois de façon claire une relation directe entre ce schéma de variabilité culturelle chrono-régionale et les conditions climatiques, environnementales et géographiques. Les importants changements technologiques ne s’accompagnent pas obligatoirement d’un changement majeur dans le choix des proies, mettant en évidence le rôle prépondérant, mais non exclusif, des facteurs environnementaux et leurs interactions avec des facteurs sociaux (e.g., stratégies de subsistance, organisation territoriale et technologique, biais de transmission) dans la mise en place des trajectoires technologiques et culturelles au Gravettien moyen et récent en France.
Une des originalités de cette thèse est le fort ancrage dans les problématiques archéologiques – et notamment celles ayant trait aux moteurs de transmission et de diffusion des traditions techniques – et l’approche critique des jeux de données en préalable à l’établissement de modèles. En effet, en plus d’une parfaite maîtrise des concepts et méthodes utilisés, notamment en termes de modélisation, Anaïs Vignoles a su garder le contact avec la réalité du terrain, des données et de son matériel d’étude, témoignant d’une grande maturité scientifique. Son travail ouvre également d’intéressantes perspectives en termes de reconstitution des niches écologiques d’autres espèces, ou des niches éco-culturelles à partir d’autres proxies et/ou à d’autres époques.
Elle a déjà publié quatre articles, dont trois en première auteure (Vignoles et al. 2019, BSPF ; Vignoles et al. 2021, QSR ; Gibert et al. 2022, Glob. Planet. Change ; Vignoles 2022 Biodiversity Informatics), une contribution à des actes de colloques (Vignoles 2022), et son résumé de thèse a été publié dans la revue Quaternaire.
Après sa thèse, Anaïs Vignoles a obtenu en 2022 le prix de thèse « Biologie et Santé » de l’Université de Bordeaux, avant de s’engager dans deux post-doctorats (2023 : Univ. Paris X- Nanterre ; 2024-2025 : MSCA Univ. Liège/Univ. Kansas). Elle co-dirige également depuis 2022 avec Elise Cormarèche (Paléotime) le PCR « Quel Gravettien en Nouvelle-Aquitaine ? Révision pluridisciplinaire des séries du Gravettien récent et final dans le bassin-versant de la Dordogne et ses marges ».
Lauréat 2022
Le prix de thèse AFEQ – CNF INQUA 2022 a été décerné à Kim GENUITE pour son travail intitulé : “Paléogéographies et reconstitution géomorphologie 3D : application aux environnements des sites ornés“.

Deux accessits ont également été remis à Ségolène VANDEVELDE pour sa thèse intitulée “Y’a pas de suie sans feu ! : étude micro-chronologique des concrétions fuligineuses. Etude de cas : le site paléolithique de la Grotte Mandrin (France) ” et à William RAPUC pour sa thèse intitulée “Les grands lacs périalpins : archives du fonctionnement de la zone critique“.
Lauréates 2020
Le prix de thèse AFEQ – CNF INQUA 2020 a été décerné à deux jeunes docteures ex-aequo : Annaëlle VAYSSIERE et Coralie ZORZI lors du Colloque Q12 en 2020 à Paris.

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- Anaëlle VAYSSIERE pour son travail intitulé : “Trajectoires et processus fluviaux dans la moyenne vallée du Cher du Tardiglaciaire à la période actuelle : métamorphose fluviale, réponses aux forçages sociétaux et ajustements des chenaux et des bras mort“
- Coralie ZORZI pour son travail intitulé : “Biostratigraphie des palynomorphes marins dans le Pacifique subarctique au cours du Plio-Pléistocène“
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Lauréates 2018
Le prix de thèse AFEQ – CNF INQUA 2018 a été décerné à deux jeunes docteures ex-aequo : Charlotte PRUD’HOMME et Marion CORNUAULT.
- Charlotte PRUD’HOMME pour son travail intitulé : “Les granules de calcite de vers de terre, un support innovant pour la reconstitution du paléoclimat du Dernier Glaciaire en milieu loessique en milieu loessique européen: Application à l’étude des interactions Homme-environnement au Paléolithique“. c.prudhomme@mpic.de

- Marion CORNUAULT pour son travail sur le “Traçage des masses d’eau en Méditerranée orientale depuis la dernière période glaciaire : approches isotopique (ƐNd, isotopes stables) et micropaléontologique (foraminifères benthiques)“. marine.cornuault@gmail.com
Lauréate 2016
Le prix de thèse AFEQ – CNF INQUA 2016 a été décerné à Alexandra TOUZEAU pour son travail intitulé : “L’Egypte ancienne, une civilisation face à un changement climatique : le message isotopique (C, N, O, S) des tissus vivants momifiés“. alexandra.touzeau@lsce.ipsl.fr

Lauréat 2014
Le prix de thèse AFEQ – CNF INQUA 2014 a été décerné à Aurélien ROYER pour son travail intitulé : “Etude paléoenvironnementale et paléoclimatique du Pléistocène supérieur du Sud-Ouest de la France, à partir d’analyses comparées d’associations fauniques et de biogéochimies effectuées sur les micromammifères.“

Doctorat Systèmes intégrés, environnement et biodiversité de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes soutenu à l’Université de Bordeaux le 11 avril 2013, sous la direction de Sophie Montuire (E.P.H.E) et de Christophe Lécuyer (Université de Lyon).
aurelien_royer@hotmail.com